Archive des webémissions: Le choix de mourir n’est pas libre – l’histoire de Cecilia Chmura

Cette semaine, nous regardons l’histoire de Cecilia Chmura, et une mise à jour dans l’affaire Tine Nys.

Dans cet épisode de l’Euthanasie et l’incapacité, Amy Hasbrouck, Taylor Hyatt et Christian Debray discutent:

  • Le choix de mourir n’est pas libre: Cecilia Bernadette Chmura
  • Des médecins acquittés pour euthanasie d’une femme belge

Veuillez noter que ceci n’est qu’un script et notre webémission inclut des commentaires additionnels.

LE CHOIX DE MOURIR N’EST PAS LIBRE: CECILIA BERNADETTE CHMURA

  • Selon l’histoire du suicide de Cecilia Bernadette Chmura en 2018, proposée par son mari et amplifiée par les médias, le programme d’aide médicale à mourir (AMM) l’a trahi. Mme Chmura a été jugée inadmissible à l’euthanasie, car sa mort naturelle n’était pas « raisonnablement prévisible ».
  • Des articles décrivaient la longue histoire de Mme Chmura avec la fibromyalgie (jusqu’à 20 ans, selon un rapport) et ils indiquaient que son état s’était aggravé au cours des cinq années précédant sa mort. Selon des informations, elle avait pris de la morphine et de la marijuana médicale pour la douleur, mais elle n’aimait pas le sentiment « fofolle » qu’elles provoquaient, et les médicaments ne soulageaient pas complètement sa douleur. Cela soulève plusieurs questions:
    • A-t-elle reçu des soins palliatifs adéquat?  Il n’y avait aucune mention de techniques avancées de gestion de la douleur, comme l’acupuncture, les bloqueurs de nerfs mécaniques ou chimiques, les antidépresseurs et autres analgésiques atypiques, ou encore les opiacés plus forts.
    • Recevait-elle un traitement pour les symptômes psychologiques qui accompagnent souvent la fibromyalgie, tels que la dépression, l’anxiété et les troubles cognitifs?
    • Recevait-elle du soutien pour bien vivre avec la douleur chronique?
    • A-t-elle refusé de prendre des analgésiques en raison des effets secondaires?
  • Selon des reportages, Mme Chmura a fait une demande de l’AMM à l’été 2017 et a été dévastée d’apprendre qu’elle n’était pas admissible. Les articles étaient tous axés sur « l’échec » d’inclure Mme Chmura dans le programme d’AMM, plutôt que sur l’échec des soins palliatifs à soulager sa douleur, ou même si la mort est un substitut approprié au soulagement de la douleur.
  • Les médias ont rapporté que Mme Chmura avait pris une surdose de médicaments; elle a mélangé les pilules moulues avec du pouding et a fait descendre avec de la boisson alcoolisée. Son mari, David Dunn, a été interrogé par la police, mais aucune accusation n’a été portée.
  • Il est impossible de savoir quelle partie de l’histoire a été façonnée par M. Dunn et combien était fournis par des journalistes. Les sources citées dans les articles comprenaient M. Dunn, un avocat de la défense, et le porte-parole de « Dying with Dignity ». La description de M. Dunn tenant sa femme dans ses bras au moment de sa mort, et de la croyance de Mme Chmura en la réincarnation, ne sont certainement pas conformes aux Lignes directrices pour le traitement médiatique du suicide.
  • Comme nous l’avons mentionné dans des webémissions précédentes, la couverture médiatique du suicide assisté et de l’euthanasie (le SA & E) a tendance à être fortement biaisée en faveur de cette pratique, la décrivant comme un choix progressif et autonome. L’opposition au SA & E est d’habitude décrite comme motivée par la religion, avec un signe de tête occasionnel aux personnes handicapées en tant que « personnes vulnérables » sans aucune mention de la croyance discriminatoire qui pousse le mouvement du SA & E; qu’il vaut mieux être mort que handicapé.
  • Dans ce cas, le biais médiatique a (une fois de plus) causé la perte d’informations importantes sur les événements: quel type de soins palliatifs recevait Mme Chmura? Pourquoi sa douleur était-elle « atroce » et sa qualité de vie « épouvantable »? A-t-elle reçu une intervention de prévention du suicide? Quels facteurs sont entrés dans son calcul des compromis entre les effets secondaires désagréables des médicaments, le soulagement adéquat de la douleur et la mort? Par quel processus, la mort semblait-elle devenir une meilleure option que tous les autres choix dont disposait une personne encore en vie? Qui a vraiment échoué Cecilia Chmura?
  • Sans les soutiens dont elle avait besoin pour gérer sa douleur, le choix de mourir pourrait-il être libre?

DES MÉDECINS ACQUITTÉS POUR EUTHANASIE D’UNE FEMME BELGE

  • Trois médecins accusés dans la mort par euthanasie de Tine Nys en 2010 ont été acquittés tôt le 31 janvier après qu’un jury ait délibéré pendant huit heures. Les médecins ont été accusés d’avoir empoisonné illégalement la femme autiste de 38 ans le 27 avril 2010, car il n’était pas certain qu’elle remplisse les critères d’éligibilité à l’euthanasie.
  • La Dre Godelieve Thienpont, un psychiatre, le Dr Joris Van Hove, qui a administré l’euthanasie, et le Dr Frank de Greef, son médecin traitant, ont tous signé les formulaires d’approbation de l’euthanasie, attestant qu’elle remplissait tous les critères d’éligibilité.
  • La famille de Mme Nys croyaient que ces troubles mentaux n’étaient pas forcément incurables. Elle avait des déficiences psychiatriques non traitées, des antécédents de toxicomanie, des tentatives de suicide, et avait récemment reçu un diagnostic d’autisme, pour lequel elle n’avait pas encore reçu du soutien.
  • Lorsque le verdict a été lu, des applaudissements ont éclaté dans la salle d’audience, que le président de la cour a qualifiée de « inappropriée ».

VIDÉO DU FORUM DU 30 JANVIER

  • Pour visionner la vidéo du forum Fin de vie, égalité et handicap (en anglais) qui s’est tenu le 30 janvier à Ottawa, cliquez sur ce lien et entrez votre nom et votre adresse courriel dans le formulaire.
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