Dans cet épisode de l’Euthanasie et l’incapacité, Amy Hasbrouck et Christian Debray discutent:
- Les protections : trop peu, trop tard – Le guide d’exercice de l’AMM du Collège des médecins
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LES PROTECTIONS : TROP PEU, TROP TARD : LE GUIDE D’EXERCICE DE L’AMM DU COLLÈGE DES MÉDECINS
- Il y a quelques semaines, lorsque nous avons parlé du guide d’exercice de l’aide médicale à mourir du Collège des médecins québécois, nous avons promis de revenir sur le sujet pour en discuter plus en détail. Aujourd’hui, nous y revenons.
- Il peut être difficile de parler des protections dans le guide parce que:
- Il est difficile de décrire quelque chose qui est absent.
- Les auteurs supposent que les protections ne sont pas nécessaires.
- Bien que toutes les décisions sont laissées à un médecin, la responsabilité de protéger les personnes en situation de vulnérabilité repose sur la société dans son ensemble.
- Certains des problèmes typiques d’autres juridictions se trouvent aussi au Québec.
- Les protections sont considérées comme travaillant contre les intérêts de la personne (mentionné sur les pages. 21, 31).
- Mourir est dépeint comme un « soulagement » de la souffrance (voir les pages. 17, 30, 31).
- Les normes se sont détendues au fil du temps (p. 26, 54).
- Toutes les décisions sont concentrées dans les mains d’un seul médecin. (p. 27, 28).
- En adoptant une approche strictement médicale, le programme ne traite pas les raisons principales pour lesquels les gens demandent le suicide assisté:
- La perte d’autonomie
- La perte de la capacité de faire les choses que la personne apprécie
- La perte de la dignité perçue
- La perte de contrôle des fonctions corporelles
- Le sentiment d’être un fardeau
- La douleur courante ou la préoccupation au sujet de la douleur
- Les effets des préjugés et de la discrimination sont évidents dans le guide.
- La « souffrance psychologique » qui mérite l’euthanasie inclut (p. 15):
- La dépendance totale.
- Le désespoir face à une situation perçu comme sans issue.
- Ces situations sont causées par des services de soutien mal gérés, et.
- Celles-ci pourraient s’appliquer également à une survivante de la violence domestique.
- L’hypothèse que la vie est intolérable pendant l’agonie.
- La « souffrance psychologique » qui mérite l’euthanasie inclut (p. 15):
- Le processus de demande de l’euthanasie
- Il y a un manque de dispositions en matière d’accessibilité
- Les interprètes de langue des signes et les scribes (p. 14)
- Les documents imprimés fournis dans des formats alternatifs
- Il n’y a pas de protection contre les membres de la famille ayant des intérêts financiers qui sont témoins ou qui remplissent les formulaires. (p. 14)
- Rien n’empêche un médecin de falsifier des documents.
- Il ne semble pas y avoir d’obstacles à demander plusieurs fois (p. 30, 34) ou de faire du « magasinage de médecins. »
- Il y a un manque de dispositions en matière d’accessibilité
- Prévention de la maltraitance.
- Les médecins manquent de formation pour détecter les signes de la maltraitance.
- Ni une évaluation psychosociale ni une visite à domicile ne sont requises.
- Des « conversations avec les familles » ne sont pas obligatoires (p. 18).
- Il n’y a aucune disposition pour une intervention où l’abus est détecté.
- La détermination d’aptitude
- Ceci semble n’être qu’un jugement médical plutôt que la décision judiciaire, comme prévu dans le Code civil du Québec (p. 28).
- Choisir de subir à une procédure médicale n’est pas la même chose que de choisir de mettre fin à sa vie.
- Le guide ne mentionne pas la « dépression » et il n’exige pas d’évaluation psychologique.
- Un choix « libre et éclairé »
- Les informations ne contiennent pas les options qui pourraient changer la décision (p. 22).
- Les options offertes sont exclusivement médicales et ne traitent pas les questions sociales ou de discrimination.
- Le «choix» de mourir est une illusion où la personne n’a pas le choix de l’endroit ou de la façon de vivre. (p. 16).
- La définition de « fin de vie »
- Les critères sont entièrement subjectifs.
- Un éventail de deux mois à huit ans est offert (p. 16, 18).
- Le Collège des médecins ne se concentre pas sur l’étape qui se produit quelques jours avant la mort naturelle (p. 17).
- « Les médecins traitants »
- la décision est prise et la procédure faite par le médecin traitant (p. 14)
- Qu’est-ce qui se passe avec les 25% des Québécois qui n’ont pas de médecin de soins primaires?
- Est-ce que c’est des spécialistes, ou seulement des généralistes, qui administrent l’AMM?
- La pression sur les « médecins traitants » de ne pas refuser de fournir l’euthanasie est très forte. Le guide invoque la culpabilité, le professionnalisme et la responsabilité.
- Le médecin traitant a le droit de veto; les autres professionnels ne sont que des conseillers.
- la décision est prise et la procédure faite par le médecin traitant (p. 14)
- « Les équipes interdisciplinaires »
- Elles sont suggérées, mais apparemment pas obligatoire (p. 15).
- Les équipes sont disponibles pour aider le médecin (p. 29), mais pas pour travailler avec la personne faisant la demande.
- L’approche multidimensionnelle recommandée n’est pas garantie lorsque “les ressources ne sont pas disponibles.” (Discours de P. Couillard, le 4 juin 2014).
- « les jugements médicaux »
- L’euthanasie n’est pas qu’un problème médical (§ 3.4.2, p. 23).
- La capacité est une question juridique,
- Les Services de santé mentale et les services pour la famille sont des questions sociales.
- Décrire la douleur comme « impossible à soulager » démontre l’ignorance des techniques de soin palliatif (p. 24).
- Exiger que le médecin « s’assure » que la personne est admissible démontre un niveau faible d’objectivité (p. 27).
- L’euthanasie n’est pas qu’un problème médical (§ 3.4.2, p. 23).
- Les médecins devraient développer de l’expertise et de la compétence dans l’aide médicale à mourir.
- Il n’y a aucune indication quant à la façon dont les médecins seront formés. (p. 24).
- Le guide estime qu’ils vont pratiquer l’euthanasie en moyenne une fois par an. Est-ce que ça fournit l’opportunité suffisante pour maitriser les compétences? (p. 12).
- Les choses ne se passent pas toujours comme prévu lors de l’exécution de l’euthanasie (p. 32)
- Il n’y a pas de recherches suffisantes pour prédire une façon fiable de ce qui se passera dans tous les cas (p. 33).
- Les droits de conscience des médecins
- Il semble que les médecins doivent déterminer l’admissibilité, indépendamment de leurs croyances à propos de l’euthanasie (p. 24).
- Ils doivent faire un renvoi à un autre médecin pour exécuter l’euthanasie
- De passages multiples dans le document découragent les médecins de suivre leur conscience en refusant de tuer (p. 24, 25)
- Les médecins qui ne veulent pas tuer ne peuvent pas consulter (p. 29).
- D’autres caractéristiques
- La période de « délai raisonnable » (période d’attente) n’est pas définie (p. 28)
- Les médecins doivent indiquer la maladie sous-jacente, et non pas de l’euthanasie, comme cause de la mort sur le certificat de décès (p. 49).
- Comme nous l’avons mentionné l’été dernier concernant les règlements pour les formulaires que les médecins doivent remettre, il apparaît que le dossier médical réelle ne sera pas envoyé à la Commission sur les soins de fin de vie. Au lieu de cela, les formulaires et les rapports remplis par le médecin traitant ne peuvent être comparés à ceux du rapport du deuxième médecin pour en valider la précision.
- Problèmes propres au Québec
- Le guide perpétue Le Grand Mensonge – Que tout le monde soutient l’euthanasie (p. 12)
- Un rapport de Vivre dans la Dignité en 2012 a montré que la majorité des témoins de la Commission s’oppose au SA/E.
- Un sondage Ipsos parrainé par Vivre dans la Dignité en 2013 a montré de nombreuses personnes confondaient « aide médicale à mourir » et « soins palliatifs. »
- En dépit de la liberté de prestation de conscience dans la loi (§ 72) pour les maisons de soins palliatifs, le gouvernement du Québec menace de suspendre le financement des centres de soins palliatifs qui refusent d’euthanasier. Un centre de soins palliatifs a déjà cédé devant la menace.
- La méthode d’administration de l’euthanasie
- Préparer le site intraveineux
- Injecter un anxiolytique
- Induction du coma artificiel par barbiturique
- Injection du bloqueur neuromusculaire pour arrêter le cœur et les respirations.
- Les infirmières
- doivent aider les médecins en plusieurs étapes, entre autre de mettre en marche le site d’injection intraveineux.
- Le guide ne déclare pas que les infirmières ont le droit de refuser par objection de conscience.
- Le guide perpétue Le Grand Mensonge – Que tout le monde soutient l’euthanasie (p. 12)