Archive des webémissions: Les droits de conscience en Ontario

Cette semaine, nous examinons la lutte des médecins ontariens pour agir conformément à leur conscience et éviter de fournir l’euthanasie.

Dans cet épisode de l’Euthanasie et l’incapacité, Amy Hasbrouck et Christian Debray discutent:

  • Des médecins de l’Ontario se battent pour leurs droits de conscience
  • FAQ: Les protections échouent – le suicide assisté doit être prescrit par un médecin

Veuillez noter que ceci n’est qu’un script et notre webémission inclut des commentaires additionnels.

DES MÉDECINS DE L’ONTARIO SE BATTENT POUR LEURS DROITS DE CONSCIENCE

  • Les médecins en Ontario luttent contre une politique du Collège des médecins et des chirurgiens de l’Ontario (CPSO) qui les obligent à faire un «renvoi efficace» pour l’aide médicale à mourir (AMM).
  • La politique, publiée en juin dernier, stipule que les médecins doivent se conformer aux «attentes» du collège, y compris:
    • Afin de maintenir l’autonomie des patients et de faciliter le processus décisionnel, les médecins doivent fournir au patient des informations sur toutes les options pour les soins qui peuvent être disponibles ou appropriées pour répondre aux besoins, préoccupations et / ou souhaits cliniques du patient. Les médecins ne doivent pas retenir des informations sur l’existence d’une procédure ou d’un traitement parce qu’ils sont en conflit avec leur conscience ou leurs croyances religieuses.
    • Lorsqu’un médecin refuse de fournir une assistance médicale à  mourir pour des raisons de conscience ou de religion, le médecin ne doit pas abandonner le patient. Un renvoi efficace doit être fourni. Un renvoi efficace signifie un renvoi effectué de bonne foi, à un médecin, à une infirmière praticienne ou à un organisme non agréé, disponible et accessible. Le renvoi doit être effectué en temps opportun pour permettre au patient d’accéder à une assistance médicale à mourir. Les patients ne doivent pas être exposés à des résultats cliniques défavorables en raison de références retardées.
  • Cela semble contredire la section de la loi fédérale qui stipule: « Il est entendu que le présent article n’a pas pour effet d’obliger quiconque à fournir ou à aider à fournir l’aide médicale à mourir. »
  • La politique du CPSO fait valoir que les renvois ne comptent pas comme «assistance». Il stipule: «Pour plus de clarté, le Collège ne considère pas fournir au patient un « renvoi efficace » comme « aider » à fournir une assistance médicale à mourir.
  • L’Association médicale de l’Ontario s’est déclaré à l’appui des droits de conscience des médecins, ce qui les a mis en opposition à leurs alliés habituels au CPSO.
  • Cinq médecins individuels et plusieurs groupes religieux ont intenté un procès contre le CPSO. Le procureur général de l’Ontario a rejoint le procès du côté du collège des médecins.
  • Pendant ce temps, des groupes de plaidoyer tels que la « Coalition for Conscience in HealthCARE » ont poussé à modifier le projet de loi de l’Ontario 84, qui a été introduit en décembre pour aligner les lois de la province sur la législation fédérale. Leur campagne a permis que 22 000 courriels soient envoyés aux législateurs à l’appui d’une modification qui annulerait la politique du CPSO.
  • Plusieurs médecins ont témoigné lors de l’audition de la commission des finances et des affaires économiques de l’Assemblée législative de l’Ontario le 23 mars, demandant au comité de modifier le projet de loi. Ils ont souligné que le fait de proposer des renvois à AMM équivaudrait à «recommander» la procédure ou à «embaucher un tuer à gage». Un médecin a parlé d’intimidation à l’hôpital où elle travaille, et beaucoup ont parlé de l’effet coercitif de la politique de la CPSO.
  • Beaucoup de ceux qui ont témoigné ont suggéré un système de coordination de soins de tierces parties, comme le Service d’assistance médicale et de coordination en soins de fin de vie du service de santé d’Alberta. Il s’agit d’une ressource en ligne qui répond à des questions et fournit des informations sur le suicide assisté et l’euthanasie, et dirige les gens vers les soins palliatifs et les services en fin de vie.
  • Bien que le ministre de la Santé de l’Ontario, le Dr Eric Hoskins, ait promis que l’Ontario mettrait en place un service similaire dans la province, il n’a pas accepté de résilier la politique du CPSO.

FAQ – LES PROTECTIONS ÉCHOUENT – LE SUICIDE ASSISTE DOIT ÊTRE PRESCRIT PAR UN MÉDECIN

  • Il n’y a aucune exigence que la personne ait une relation à long terme avec le médecin. Beaucoup de gens n’ont pas de médecins de famille.
  • Si un médecin dit «non» à une demande d’euthanasie ou de suicide assisté, la personne ou sa famille peut chercher un autre médecin jusqu’à ce qu’ils trouvent quelqu’un qui dira «oui». C’est ce qu’on appelle le «magasinage médical».
  • Les médecins de famille ne sont pas formés pour détecter une maladie mentale ou des problèmes cognitifs qui pourraient entraver un choix libre et éclairé.
  • La plupart des médecins ont peu ou pas de formation à la gestion de la douleur ou aux soins palliatifs, et ils ne sont pas au courant des services de soutien qui peuvent permettre à quelqu’un de vivre dans la communauté.
  • Les médecins peuvent ne pas savoir assez sur les relations de la personne ou sur sa situation de vie pour détecter la coercition ou l’abus.
  • Les médecins font face à des pressions pour réduire les coûts. Le suicide assisté est généralement moins cher que les soins continus.
  • Des études montrent qu’une grande majorité des professionnels de la santé sous-estiment la qualité de vie des personnes en situation de handicap. Avec de tels préjugés et de telles pressions, comment un médecin pourrait-il faire un jugement approprié?
TVNDY