Archive des webémissions: La réponse de Carol Gill aux partisans du suicide assisté

Aujourd’hui, nous discutons de l’histoire de deux personnes handicapées du milieu des années 80, dont le manque de services de soutien les a incitées à demander l’aide du suicide.

Dans cet épisode de l’Euthanasie et l’incapacité, Amy Hasbrouck et Christian Debray discutent:

  • La réponse de Carol Gill aux partisans du suicide assisté

Veuillez noter que ceci n’est qu’un script et notre webémission inclut des commentaires additionnels.

RÉPONSE DE CAROL GILL AU PARTISANS DU SUICIDE ASSISTÉ

  • En 2000, le Dr. Carol Gill de l’université de Chicago a répondu à un article de Andrew Batavia, au sujet du suicide assisté.
  • Le Dr. Gill avait déjà écrit souvent au sujet de son opposition à cette pratique, et au traitement des personnes en situation de handicap dans le système médical aux Etats-Unis.
  • Nous citons cet article parce que ces réponses sont toujours très à jours, 15 ans plus tard.
  • Les personnes en situation de handicap, comme les personnes non handicapées, sont généralement capables de se suicider s’ils s’engagent à le faire. Les personnes avec des limitations fonctionnelles sévères sont plus compétentes que pensent la plupart des gens.
  • Le suicide est semblable pour les personnes avec et sans incapacités. Comme explique M. Batavia, les suicides de ses amis n’étaient pas faciles, indolores, ou certains. Ce qu’il n’admet pas c’est que c’est vrai pour n’importe qui, handicapé ou non.  Il est certainement tragique qu’il a perdu trois amis par suicide, mais il n’est pas remarquable qu’au moins l’un d’eux a fait deux tentatives avant de compléter l’acte. La plupart des tentatives de suicide ne se finissent pas par la mort; un suicide complété est généralement précédé de plusieurs tentatives.  Les lois de longue date contre l’encouragement au suicide reflètent le point de vue de la société que la décision de mettre fin à sa vie est une question si grave qu’elle doit être un effort solitaire et difficile, libre de toute influence ou la facilitation externe, et ouverte à l’échec.  En d’autres termes, le suicide n’est pas censé d’être facile.
  • Bien qu’ils critiquent l’intrusion du gouvernement dans les affaires privées, les partisans du suicide assisté font la promotion pour de nouvelles lois qui cible les personnes avec des conditions incurables pour un décès garanti bureaucratiquement, facilité sur demande. Pourtant, ils ne parviennent pas à expliquer pourquoi les gens atteints de maladies et d’incapacités devraient recevoir ce privilège, mais les adultes non handicapés, qu’il soit autonome et bien informé, n’ont pas la même option quand ils trouvent la vie insupportable.
  • L’insistance des partisans du droit à mourir, que la perte physique irréversible justifie le suicide rationnel, conduit à des incohérences logiques. Par exemple, parlant pour la majorité des personnes handicapées, M. Batavia prétend qu’ils sont « tout à fait capable d’autonomie » et « ne veulent pas être protégés contre eux-mêmes » … Pourtant il se sent justifié de refuser les demandes autonomes de personnes avec une déficience lorsque M. Batavia détermine qu’il y a un besoin de protection. Son désir de protéger les personnes en situation de handicap contre les conséquences de leurs propres décisions de se suicider semble particulièrement paternaliste. Il dit que, s’ils ne sont pas aidés à mourir, ils « vont tenter de prendre leur propre vie, parfois avec des résultats désastreux (par exemple, le coma, des lésions cérébrales, de nouvelles souffrances physiques)». Ce sont les mêmes conséquences rencontrées par les personnes non handicapées qui tentent de se suicider, mais il ne propose pas de protéger les non-handicapés.
  • [Les partisans du droit au suicide assisté] refusent de croire que l’oppression sociale peut porter atteinte à la liberté des personnes en situation de handicap de prendre des décisions véritablement autonomes. Face aux liens bien établis entre le handicap et la pauvreté, la dévaluation sociale, l’exclusion, et l’abus du système médical, il rejette l’oppression comme une source de coercition et de désespoir dans les demandes d’aide au suicide. … [C’était] l’expérience de nombreuses personnes avec déficiences qui ont demandé de l’aide à mourir. Certains sont morts pour échapper à l’isolement imposé par la société dans les institutions médicales.
  • Larry McAfee a gagné le droit à se laisser mourir, mais lors du processus il a été contacté par un centre de vie autonome local, qui l’a aidé à sortir de la maison de soins de longue durée pour vivre dans son propre appartement avec des préposés qu’il a engagés lui-même. « M. McAfee, en fait, vécu assez longtemps pour dénoncer les politiques sociales qui, croyait-il, ont fait pression sur lui pour renoncer à la vie. Si le suicide assisté avait été légal et de routine dans les années 1980, il est douteux qu’il aurait survécu assez longtemps pour comprendre et exprimer la véritable cause de son désespoir, et de se libérer.  Il était, après tout, un adulte qui était rationnel, pleinement informé de son pronostic et de ses options.  Son désir de mourir était clair et persistant.  Il était un candidat idéal pour le suicide assisté. Cependant, il serait mort inutilement. »
  • L’autonomie authentique exige non seulement la capacité de faire des choix compétents, mais aussi d’avoir des options véritables. … C’est un fait empirique que de nombreuses personnes handicapées ont peu d’options réelles afin de vivre comme ils le souhaitent. Aucune balise contre suicide assisté garanti ces options.
  • Batavia confond le suicide assisté avec le droit de refuser un traitement médical lorsqu’il déclare: «Les gens qui sont en train de mourir, et qui souffrent de façon intolérable selon leur propre évaluation, ne devraient pas être obligé par l’état de continuer à vivre et à souffrir si ce n’est pas leur désir ».
    • Mais ce n’est pas “l’état” qui exige des gens qui sont en train de mourir d’accepter des mesures pour sauver la vie.
  • Au contraire à ce que dit M. Batavia
    • les opposants au suicide assistés utilisent le terme discrimination lorsque les pulsions de mort des personnes handicapées sont «respectés», alors que les souhaits de décès des personnes non handicapées sont traités comme des appels à l’aide.
    • Les opposants expriment, en effet, de graves préoccupations au sujet du retrait des soins médicaux aux personnes handicapées. Depuis l’affaire Elizabeth Bouvia dans les années 1980 … de nombreux militants des droits des personnes en situation de handicap ont protesté contre la volonté de la société et du système médical de laisser mourir les personnes handicapées avant de leur offrir un soutien adéquat afin de vivre comme ils le souhaitent. La plupart des professionnels de la santé savent si peu sur la vie avec un handicap, et portent des biais tellement fort, qu’ils sont incapables de fournir des informations pour le consentement libre et éclairé.
  • Il manquait de recherche sur les avis des personnes en situation de handicap
  • Le Dr. Gill en a fait en 2005. Elle a pris un groupe de 29 personnes ayant des déficiences diverses, et elle a fait un sondage avant et après des présentations pour et contre le suicide assisté.
    • Sur la question « est-ce que le les personnes atteintes d’une maladie terminale devrait avoir la droit au suicide assisté
      • Avant les présentation : 52% ont dit oui, 38% ont dit non, et 10% était neutre
      • Après les présentations : 52% ont dit oui, 45% ont dit non, et 3% restait neutre.
    • Sur la question « est-ce que le les personnes en situation de handicap devrait avoir la droit au suicide assisté »
      • Avant les présentations : 28% ont dit oui, 55% ont dit non, et 17% était neutre
      • Après les présentations : 31% ont dit oui, 62% ont dit non, et 7% restait neutre
    • Ces chiffres sont loin du 85% de soutien parmi les personnes en situation de handicape qui s’avouent les partisans du suicide assisté.
TVNDY