Archive des webémissions: Un docteur Néerlandaise « agit de bonne foi »

Nous discutons aujourd’hui de la réaction des autorités néerlandaises à l’égard d’un médecin qui a drogué une femme résistant à l’euthanasie.

Dans cet épisode de l’Euthanasie et l’incapacité, Amy Hasbrouck et Christian Debray discutent:

  • Un docteur Néerlandaise « agit de bonne foi » dans la mort d’une femme avec démence
  • Les bioéthiciens Québécois favorisent le don d’organes après l’euthanasie

Veuillez noter que ceci n’est qu’un script et notre webémission inclut des commentaires additionnels.

UN DOCTEUR NÉERLANDAISE « AGIT DE BONNE FOI » DANS LA MORT D’UNE FEMME AVEC DÉMENCE

  • Un comité néerlandais d’examen régional qui supervise le programme d’euthanasie des Pays-Bas a constaté qu’un médecin qui a drogué et puis a retenu une personne pour l’euthanasier méritait une réprimande, mais n’a pas enfreint la loi.
  • La personne était une femme de 80 ans atteinte de démence. Elle avait déclaré dans son testament qu’elle ne voulait pas finir dans un foyer de soins infirmiers et voulait le suicide assisté «quand je trouve le moment approprié». Lorsque son mari ne pouvait plus prendre soin d’elle à la maison, elle était déménagé dans une maison de soins infirmiers, où le personnel a déclaré qu’elle était souvent effrayée et en colère, et errait dans les salles la nuit. Après quelques semaines, le médecin de la maison de soins infirmiers a déterminé que la femme souffrait «d’une manière insupportable» et était donc qualifiée pour l’euthanasie.
  • Malgré les rapports selon lesquelles elle a déclaré qu’elle ne voulait pas être euthanasiée dans les jours précédant sa mort, le médecin n’a pas discuté de l’euthanasie avec la femme, afin de ne pas la bouleverser. Au lieu de cela, le docteur a mis un sédatif dans son café, et a commencé à administrer l’injection d’euthanasie après que la femme s’endormit. La femme s’est réveillée et a essayé de s’assoir, à ce moment le médecin a demandé à sa famille de la retenir afin qu’il puisse compléter l’injection.
  • Le comité d’examen a déterminé que la déclaration de la femme dans son testament n’indiquait pas clairement qu’elle voulait être euthanasiée après avoir été admise dans une maison de soins infirmiers.
  • Le comité a également conclu que le médecin «a franchi une ligne» en donnant à la femme la première dose de sédatif en secret, et aurait dû s’arrêter une fois que la femme a bougé, même si c’était un réflexe.
  • En dépit de ces «irrégularités», le comité a constaté que le médecin avait agi de bonne foi en concluant que la femme avait droit à l’euthanasie en raison de souffrances insupportables.
  • Le comité d’examen a ajouté que l’affaire devrait être portée devant les tribunaux afin que les juges puissent confirmer que tout autre médecin qui agit de bonne foi lorsqu’il fournit l’euthanasie aux personnes atteintes de démence ne puisse être poursuivi.
  • L’absence de conséquences pour les «irrégularités» ne se limite pas aux Pays-Bas. La Commission québécoise des soins en fin de vie a constaté 21 cas (sur 148 analysés) d’irrégularités, dont trois où l’euthanasie a été pratiquée sur des personnes non admissibles. Pourtant aucun des médecins qui ont violé la loi n’a été sanctionné. Ce qui soulève la question: à quoi servent les sauvegardes si elles ne sont pas appliquées?

LES BIOÉTHICIENS QUÉBECOIS FAVORISENT LE DON D’ORGANES APRÈS L’EUTHANASIE.

  • Dans un article publié en décembre par le « Journal of Medical Ethics, » deux bioéthiciens de l’Université de Montréal valorisent le don d’organes après l’euthanasie.
  • Les auteurs affirment que: «(l’aide médicale à mourir) a le potentiel de fournir d’autres organes pour la transplantation. Accepter de se procurer un don d’organe après AMM est une façon de respecter l’autonomie des patients, pour qui le don d’organes est une valeur importante. Le don d’organe après AMM serait éthiquement acceptable si le patient qui a offert de faire un don est compétent et n’est pas sous la pression externe pour choisir AMM ou don d’organe. »
  • Les auteurs, Julie Allard et Marie-Chantal Fortin, disent que la décision de donner des organes devrait être séparée de la décision d’être euthanasiée, mais ils admettent qu’ «Il sera difficile de démêler les motivations des patients pour demander la AMM», Elles estiment que «la séparation complète des deux processus décisionnels devrait contribuer à faire en sorte que la demande de la AMM soit motivée par des souffrances insupportables, comme l’exige la loi, et non par le sentiment que sa valeur est limitée à ses organes».
  • Les chercheurs n’expliquent pas comment la séparation des demandes d’euthanasie et de don d’organes réduira le sentiment de la personne d’être un fardeau et le sentiment qu’ils ne peuvent être «utiles» qu’en faisant don de leurs organes.
  • De plus, la Commission de l’éthique en science et en technologie du Québec soutien l’idée. « Considérant que la demande d’aide médicale à mourir est un droit, que le don d’organes est socialement acceptable et qu’il répond à la volonté exprimée par le patient; Considérant que la Commission a toujours valorisé le don d’organes dans ses avis précédents; La Commission recommande que l’ensemble des institutions responsables mettent en place les conditions nécessaires à la conciliation de ces deux demandes. »
  • Cette proposition, tout comme la recherche sur les économies de coûts que nous avons discutée la semaine dernière, met l’accent sur le «bénéfice» de l’euthanasie pour la société et augment la pression sur les gens pour qu’ils abandonnent leur vie pour le «plus grand bien». Au cours de cette semaine de prévention du suicide au Québec, c’est le mauvais message à envoyer.
TVNDY